Catalogne: inquiétude perceptible dans les deux camps

Des centaines d'indépendantistes catalans ont manifesté vendredi 3 novembre à Barcelone, une mobilisation pour réclamer la libération de ceux qu'ils appellent les prisonniers politiques, huit ex-ministres catalans accusés de sédition. Quatre autres ministres sont toujours réfugiés en Belgique avec le président destitué Carles Puigdemont. Ils sont désormais visés par un mandat d’arrêt européen. La semaine a été mouvementée en Catalogne, où la société est divisée entre indépendantistes et pro-unité.

Avec notre correspondante à BarceloneLeticia Farine

La société catalane s’est vraiment divisée en deux camps adverses. A tel point que certains ont cessé de parler de politique, voire cessé de parler tout court, à certains membres de leur famille ou à leurs amis pour éviter les affrontements.

Mais le problème, c’est que la situation semble bien partie pour durer, et avec elle, la tension entre les indépendantistes et les pro-unité. Une chose est sûre, les émotions des indépendantistes sont passées par des montagnes russes cette semaine.

S’ils ont célébré pendant quelques jours la déclaration d’indépendance, leur joie n’a été que de courte durée, puisque tous attendaient nerveusement de voir quelles mesures prendraient Madrid et la justice à l’encontre du gouvernement régional.

Appréhension et indignation du côté des indépendantistes

Le départ de Carles Puigdemont leur a donné de l’espoir, mais l’annonce de la détention provisoire des huit membres de l’exécutif catalan a sonné le glas. L’appréhension a alors fait place à l’indignation, et depuis, les indépendantistes s’organisent.

En l’espace de deux jours, ils se sont rassemblés pas moins de cinq fois, en soutien à ceux qu’ils appellent leurs prisonniers politiques. Et ce n’est pas fini. Des rassemblements sont prévus ce dimanche 5 novembre, avant la grande manifestation du week-end prochain.

Satisfaction mais inquiétude pour les pro-unité

Quant aux pro-unité, on les entend moins depuis la manifestation du dimanche 28 octobre, où ils étaient des centaines de milliers à se rassembler pour protester contre l’indépendance de la région. Mais ils sont bien là, et comme tous les Catalans, leurs conversations ces derniers jours tournent également autour de l’actualité.

S’ils sont beaucoup à se dire satisfaits de la décision de la justice ce samedi 4 novembre, ils restent nombreux à être inquiets pour l’avenir de la Catalogne. Ils craignent notamment que les indépendantistes l’emportent lors des élections du 21 décembre 2017 convoquées par Madrid et que toute cette crise ne soit qu’un énième retour en arrière.

Les élections du 21 décembre seront au cœur de toutes les discussions ce samedi en Catalogne où plusieurs partis politiques doivent se réunir pour faire le point sur leur candidature.

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