Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
L'installation de tentes était présentée comme un camp révolutionnaire depuis le 17 octobre. Avec Mikheïl Saakachvili, c'est désormais le village des irréductibles. L'ancien président de Géorgie a annoncé qu'il emménageait parmi ses fidèles après s'être vu refuser le statut de réfugié en Ukraine. Il est menacé d'extradition vers sa Géorgie natale, où il est recherché par la justice.
En Ukraine, il est déjà accusé de fomenter un coup d'Etat. Mikheïl Saakachvili a certes appelé Petro Porochenko à la démission, mais rien ne prouve qu'il soit déterminé à prendre le pouvoir par les armes. Ce qui est sûr, c'est qu'il est soutenu par des paramilitaires nationalistes aguerris, et prêts à en découdre. Un de ces groupes a d'ailleurs mis à sac un tribunal de Kiev pour en libérer un des leurs. Le message est clair : le risque d'une radicalisation est réel.
Pourtant, Mikheïl Saakachvili manque de soutien populaire. Ses partenaires politiques gardent leurs distances. La manifestation de ce mercredi sera donc un nouveau test politique pour l'opposition à Petro Porochenko. Mikheïl Saakachvili, lui, y joue son avenir, et peut-être sa liberté.