Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Des tentes militaires, une cantine qui offre des plats chauds, des drapeaux et des posters couverts de slogans politiques. Le village de tentes veut se donner un air du Maïdan de 2014.
A l’époque, Yehor Sobolev était un militant anticorruption très populaire. Il a été élu au Parlement. Mais après 3 ans dans l’hémicycle, il accuse Petro Porochenko d’avoir reconstitué une verticale de corruption à son profit. Il ne croit plus aux réformes par la seule voie politique. « Sans la pression de la rue, nous ne pourrons pas venir à bout de la spirale de corruption dont profite le pouvoir actuel », dit-il.
Cette critique est partagée par un large pan de la société civile. Mais beaucoup se sont dissociés du mouvement après des échauffourées le 17 octobre entre groupes paramilitaires radicaux et policiers antiémeutes.
Bohdan Lezitski, membre du bataillon Donbass, longtemps engagé dans la guerre à l’Est, revendique le caractère paramilitaire de cette mobilisation. « Ce n’est pas le Maïdan de 2014 tenu par des citoyens pacifiques. C’est un camp révolutionnaire, avec des vétérans de guerre », assure-t-il.
Ce sont des hommes aguerris qui sont déployés aux alentours du Parlement. Ils ne le cachent pas : tout est pour une radicalisation du mouvement, s’ils n’obtiennent pas satisfaction.