Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Anissa el-Jabri
La Catalogne a remplacé le Brexit. C’est aujourd’hui le sujet numéro 1 de conversation dans les allées du Parlement européen. « C’est très inquiétant », est le commentaire en boucle des eurodéputés tous groupes politiques confondus et tant pis pour la règle « on ne commente pas officiellement les affaires internes d’un pays ».
Certains élus aimeraient même que le Parlement ce mercredi aille bien au-delà, que l’Union européenne se pose en médiateur.
« Elle est aussi là pour garantir la stabilité de l’Europe et elle n’est pas obligée de mettre au même niveau Barcelone et Madrid.Mais elle peut juste les mettre autour d’une table et leur demander de parler parce que si les gouvernements catalan et espagnol ne sont pas capables de le faire, il faut bien que quelqu’un les oblige à le faire, parce que quand même on voit bien que le risque que l’on a actuellement c’est une escalade bien plus forte. Il ne faut pas que la Commission européenne fasse une lecture restrictive des traités, mais une lecture bien plus ouverte basée sur une vision politique d'avenir », estime Florent Marcellesi, député écologiste espagnol.
Sauf que si le Parlement européen va bien débattre, ça sera sans résolution à la clé. C’est trop compliqué de se mettre d’accord, trop délicat peut-être aussi. En coulisse les eurodéputés font les comptes. En Belgique, en Italie, ils craignent un réveil en fanfare des velléités indépendantistes, tout ça dans un bloc européen déjà très fragilisé.
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