Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
Ils viennent d'Erythrée, du Soudan et du Burkina Faso... Parmi les centaines de migrants qui se sont installés cet été dans le parc Maximilien, certains demandent l'asile, d'autres souhaitent passer en Angleterre. Quarante-trois d'entre eux ont été identifiés comme étant Soudanais par la délégation récemment arrivée de Khartoum. Parmi eux, trois ont été expulsés ce vendredi pour un retour au pays. Une autre personne suivra ce samedi.
En une semaine et demie, cette délégation a interrogé des migrants qui n'avaient pas demandé l'asile et qui étaient soupçonnés par l'Office des étrangers d'être originaires du Soudan. « Cette mission est une réussite », s'est félicité le porte-parole de l'Office.
Cette collaboration des autorités belges avec le gouvernement soudanais a suscité un tollé en Belgique. « Cela relève d'une pratique fasciste », a dénoncé l'eurodéputée socialiste Marie Area. « Faillite morale », « pacte avec le diable », « collaboration avec une dictature » : les critiques de l'opposition belge pleuvent depuis quelques jours.
Mais le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s'est défendu. « C'est la même procédure d'identification qui a été menée en France, en Allemagne et en Suède », a-t-il répondu. Le gouvernement français a confirmé avoir travaillé dans le passé avec les autorités soudanaises pour ce type de mission.