Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Coup de théâtre à l'AfD. La co-présidente du parti d'extrême-droite, élue dimanche 25 septembre avec 37% dans sa circonscription en Saxe, annonce qu'elle renonce à son siège de députée au Bundestag. Longtemps figure de proue du parti, Frauke Petry critique sa radicalisation et notamment les déclarations d'Alexander Gauland, entre autres, sur le fait que les Allemands ont « le droit d’être fier des performances des soldats allemands durant la deuxième Guerre mondiale ».
Le soir des élections, le septuagénaire – l'une des deux têtes de file de la campagne du parti – a estimé que « la chasse à Angela Merkel » était ouverte. Interrogé sur cette dernière déclaration, il l'a défendu ce lundi, ce qui donne une petite idée de la rhétorique de son parti au sein du nouveau Parlement où il comptera près de 100 députés.
« Bien sûr, il faut mener la chasse à un gouvernement à travers notre présence au parlement » assume le chef de file de l’extrême-droite. Il affirme vouloir « récupérer [son] pays. Le million d'étrangers qui y est arrivé nous ampute d'une partie de l'Allemagne. L'AfD s'y oppose. Je ne veux pas perdre mon pays à cause de l'invasion de migrants venant de cultures qui nous sont étrangères ».
La décision de Frauke Petry, de plus en plus sur la touche ces derniers mois, traduit la radicalisation de l'Alternative pour l'Allemagne. Elle témoigne aussi des bisbilles internes qui agitent le parti depuis sa création, visiblement sans nuire à sa popularité auprès des électeurs.
- Ré(écouter) : le portrait d'Alexander Gauland