Avec notre correspondant à Athènes, Fabien Perrier
Cette décision du Conseil d'Etat vient en fait confirmer une autre décision, celle des commissions grecques d'asile de renvoyer en Turquie deux Syriens qui avaient débarqué sur le sol grec en juin 2016.
L’accord passé quelques mois plus tôt, en mars 2016, entre Bruxelles et Ankara, rendait juridiquement possible ce renvoi. Depuis, la sélection des réfugiés et migrants a lieu sur le sol turc et la Turquie se voit confier, en quelque sorte, un rôle de gardienne des frontières européennes.
L'UE, comme le Conseil d'Etat grec, formulent donc l'hypothèse que la Turquie est un pays sûr. C’est loin d’être le cas, estiment de leur côté réfugiés, ONG et avocats des requérants. Pourtant, cet arbitrage de la plus haute juridiction grecque établit une jurisprudence au détriment des réfugiés.
Avocats et associations devraient déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Sur les îles grecques, au moins 750 exilés syriens attendent une décision sur leur sort. La perspective du renvoi pend désormais au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. Et ce, alors même que le flux migratoire de la Turquie vers la Grèce a repris.