Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Anissa El Jabri
Ils se serrent les coudes. Les onze députés sortants du Bundestag d'origine turque échangent régulièrement ensemble sur leur difficile campagne. Paroles parfois agressives d’électeurs, affiches déchirées, menace de morts venues d’Allemagne ou de Turquie.
Longue chevelure blonde et allure élégante, Azize Tank prend le temps de répondre aux questions dans un café de sa circonscription. Cette élue du parti de la gauche radicale Die Linke ne sollicite pas de nouveau mandat, mais assume encore et toujours ses positions.
« Oui, évidemment j’ai souvent été menacée, mais je ne m’occupe pas de savoir si Erdogan fait de la surenchère. Ce qui est important pour moi, c’est comment on peut soutenir l’opposition démocratique. Je n’accepte pas ce qu’Erdogan veut faire de la Turquie », affirme la députée.
L’ambiance s’est en tout cas encore détériorée ces derniers jours, disent les autres élus germano-turcs en campagne et pour eux, plus question en tout cas pour l’instant de se rendre en Turquie même s’ils y ont des attaches. C’est, paraît-il, déconseillé.
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