Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
L’élément déclencheur de ce mouvement est l’agression verbale subie par une femme dans un parc d’Istanbul fin juillet. Un gardien lui a reproché de déranger les passants parce qu’elle portait un short.
Quelques jours plus tard, des centaines de femmes se rassemblaient à Istanbul en brandissant des shorts et en scandant un slogan : « Lâche-moi avec mes vêtements ». Un petit succès en plein état d’urgence, du coup une manifestation a aussi été organisée à Izmir, et maintenant à Ankara.
Les manifestations rassemblent bien sûr les Turques libérales, mais aussi quelques femmes voilées. Un ras-le-bol contre des incidents de plus en plus fréquents : en juin déjà une femme avait été frappée par un homme dans un bus parce qu’elle portait un short en plein ramadan.
Un ras-le-bol aussi plus large contre un gouvernement qui s’immisce de plus en plus dans la vie privée des Turcs en général et des femmes en particulier : le président Recep Tayyip Erdogan a ainsi déjà demandé aux Turques d’avoir au moins trois enfants, a qualifié les femmes sans enfant d’« imparfaites » et menace régulièrement de remettre en cause le droit à l’avortement.
→ A (ré)écouter : Têtes de Turques ! Femmes émancipées et rebelles dans la Turquie d'Erdogan