Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Sur la photo de famille clôturant le sommet Union européenne-Ukraine, les sourires sont de rigueur. Le président Petro Porochenko a souligné le succès de la levée des visas Schengen – près de 100 000 Ukrainiens auraient déjà profité de la mesure –, tandis que du côté de Jean-Claude Juncker et de Donald Tusk, on affirme que l’Ukraine a fait plus de progrès vers l’Europe durant ces trois dernières années que durant les deux décennies précédentes.
Mais à lire le communiqué final entre les lignes, il semble que des points de blocage subsistent entre Kiev et Bruxelles. Durant ce sommet, Petro Porochenko a ainsi demandé aux Européens de donner une « feuille de route » pour les Ukrainiens, c’est-à-dire à inscrire dans le document final du sommet une disposition sur les perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Or, cela fait plusieurs semaines que Bruxelles négocie avec Kiev sur les termes des négociations à venir, et selon plusieurs sources diplomatiques, trois pays, les Pays-Bas en tête, refuseraient d’inscrire dans le marbre toute perspective d’adhésion pour l’Ukraine.
Par ailleurs, avant d’aller plus loin dans les négociations, les Européens auraient demandé à Petro Porochenko d’en faire beaucoup plus sur le terrain des réformes intérieures et de la lutte contre la corruption.