Jusqu'à présent, la France avait refusé de voter le texte proposé par la Commission européenne pour deux raisons. La première est qu’il était jugé trop peu restrictif, donc peu efficace pour protéger la santé des Européens. En effet, il imposait un niveau de preuves si élevé que de nombreuses substances, pourtant jugées dangereuses, n'auraient pas été touchées par l'interdiction.
Sur ce point, la France estime avoir obtenu gain de cause. Le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot se félicite que la définition de l’UE inclue les perturbateurs endocriniens « présumés », c'est-à-dire les substances suspectées d'être nocives et pas seulement celles dont la nocivité est avérée.
Seconde raison invoquée par la France pour rejeter le texte de la Commission : certains pesticides bénéficient de dérogations. Sur cette question, elle a perdu sa bataille. Ces dérogations sont restées dans le texte, et elles pourraient concerner, selon les ONG, plus de 8 000 tonnes de produits phytopharmaceutiques par an en France.
ONG et scientifiques ont d’ores et déjà exprimé leur déception. Le gouvernement français a, lui, annoncé qu'il palliera les failles du texte en adoptant des mesures nationales.
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