Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Mardi matin, à 8h15, dans les rues de Kiev, à 700 km de la ligne de front, une Mercedes a explosé non loin du ministère de la Défense, ne laissant aucune chance à son occupant : Maxim Shapoval, 38 ans, un colonel du renseignement militaire de l’armée ukrainienne.
Maxim Shapoval n’est pas n’importe qui. En mai 2014, au tout début de la guerre, il dirigeait le commando des forces spéciales ayant repris l’aéroport de Donetsk aux séparatistes. Depuis, selon les autorités, il était chargé d’opérations clandestines en territoire ennemi, visant à identifier les opérations de l’armée russe en Ukraine en cas d’un éventuel procès au Tribunal pénal international de La Haye.
Et puis on a appris que dans la même journée, à Konstantinovka, dans le Donbass, un autre colonel des services secrets ukrainiens a péri dans sa voiture selon le même mode opératoire.
En mars dernier, le vice-directeur du contre-espionnage ukrainien dans la région de Donetsk avait également été victime d’un attentat à la voiture piégée à Marioupol. Cette année, à Kiev, les assassinats ou tentatives d’assassinat de personnalités liées au conflit se sont multipliés. Il semble que ceux qui en savent beaucoup sur les vraies racines de cette guerre entre la Russie et l’Ukraine ont désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête.