Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Les commentateurs ukrainiens ont globalement apprécié la volonté affichée d’Emmanuel Macron de faire bouger les lignes lors des prochaines consultations au format « Normandie », qui auront lieu dans quelques jours.
Depuis son élection à l’Elysée, le nouveau président français dispose d’une bonne presse à Kiev. En effet, il est perçu comme un élément moteur et ses prises de position parfois musclées sur la Russie ont pu le faire apparaître comme un allié de raison.
Mais en vérité, en Ukraine, il n’y a plus que les officiels à donner du crédit, et encore en public, au processus de Minsk. Et pour cause, ce format donne l’illusion que les responsables ukrainiens ont encore leur mot à dire dans les négociations. En réalité, le gouvernement ukrainien durcit sa position, des consultations sont en cours pour requalifier juridiquement les régions en guerre du Donbass comme « territoires occupés ».
Et même si on a apprécié la fermeté d’Emmanuel Macron, qui s’est prononcé sans ambiguïté sur l’intégralité territoriale de l’Ukraine, à Kiev, on sent que le vent tourne, et on prépare déjà la visite en juillet du secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à qui l’on prête l’intention de vouloir négocier avec Moscou la paix dans le Donbass contre l’abandon de la Crimée.