Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Piotr Moszynski
Aucun citoyen européen demeurant légalement au Royaume-Uni ne sera forcé de le quitter après le départ effectif de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.
Une position claire et nette, exprimée par Theresa May lors du dîner du Conseil européen. La Première ministre britannique a néanmoins annoncée aussi clairement qu’en cas de litige dans ce domaine, seuls les tribunaux du Royaume-Uni seront autorisés à les trancher. Par avance, Londres rejette toute compétence de la Cour de justice européenne en la matière.
Quant à l’Allemagne et la France, les deux pays sont en train d’élaborer « une nouvelle feuille de route » qui indiquera « les changements indispensables de l’Union européenne et de la zone euro ».
« Theresa May a été claire aujourd'hui sur le fait que les citoyens européens qui ont passé 5 ans en Grande-Bretagne peuvent conserver l'ensemble de leurs droits. C'est un bon début... Mais bien sûr, il y a beaucoup, beaucoup d'autres questions autour du Brexit - au sujet des finances, au sujet des relations avec l'Irlande - cela signifie que nous avons encore beaucoup à faire d'ici au mois d'octobre », a affirmé Angela Merkel.
Dans l’immédiat, tous les participants au sommet ont jugé indispensable de prolonger de six mois les sanctions économiques contre la Russie. Imposées à l'été 2014, les sanctions visent notamment des banques et entreprises russes du secteur de la défense. Elles arrivaient à échéance fin juillet.
Rencontre Macron-groupe de Visegrad
Vendredi, les Européens travailleront sur les migrations, dans le contexte d'une dégradation de la situation en Méditerranée centrale et en Libye et d'un manque d'efficacité des mesures pour garder les frontières, examiner les demandes d'asile et expulser ceux qui ne peuvent prétendre à l'asile.
La protection commerciale sera aussi examinée, la France appelant de ses voeux un renforcement dans ce domaine. « Je souhaite que nous puissions en matière de commerce avoir une Europe tout à fait ouverte au libre-échange (...) mais qui protège lorsque d’autres ne respectent pas certaines règles », a dit Emmanuel Macron.
Paris souhaite en outre renforcer la lutte contre le dumping social dans l'Union, avec un durcissement des règles encadrant le travail détaché, un sujet qui sera au menu de la rencontre d'Emmanuel Macron vendredi matin avec les membres du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).
Dans un entretien à huit quotidiens européens diffusé mercredi, il déplore l'attitude de certains Etat d'Europe de l'Est, qui « trahissent » par « une approche cynique de l’Union qui servirait à dépenser les crédits sans respecter les valeurs ». Ces propos ont été accueillis fraîchement par les dirigeants des pays de l'Est.
Le chef de l'Etat a reçu le soutien appuyé d'Angela Merkel. « Je pense qu'il était important qu'Emmanuel Macron le répète. L'Allemagne et la France sont complètement en accord », a déclaré la chancelière.