Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce discours du trône devait être l'occasion pour un gouvernement conservateur triomphal, revigoré par une majorité d'une ampleur exceptionnelle, de présenter avec assurance son programme pour la prochaine législature.
Hélas, le rêve de Theresa May s'est transformé en cauchemar : après une élection anticipée catastrophique et une réponse extrêmement maladroite au terrible incendie de la tour Grenfell, la Première ministre va se présenter au Parlement devant la reine très affaiblie.
La dirigeante apparaît d'autant plus vulnérable que son gouvernement n'a toujours pas officiellement conclu d'alliance pour disposer de la majorité absolue à la chambre. Les négociations avec des unionistes nord-irlandais exigeants, car en position de force, s'éternisent et renforcent une impression de cafouillage et d'incertitude.
Dans ce contexte, il est probable que le discours de la reine ne mentionne aucune des mesures controversées annoncées par Theresa May durant la campagne électorale, ni ne dise si la dirigeante entend maintenir le cap vers un Brexit dur ou pas.
Le programme pourrait donc s'avérer tout aussi neutre que le ton habituellement adopté par Elisabeth II, en prévision d'un vote serré à la chambre la semaine prochaine.