Avec notre correspondant à Belfast, Julien Lagache
Les jeunes du quartier sont nombreux à dire qu’ils ne sont pas intéressés ou pas concernés par les élections. Kevin Dooley, 33 ans, est lui sensible au discours du Sinn Féin, le parti nationaliste. Mais pour lui, ce n’est pas l’enjeu du vote.
« La question est de savoir si on élit une folle psychopathe (Theresa May, NDLR) ou si on élit Jeremy Corbyn. Ce sont eux qui auront le pouvoir et qui nous dirigerons vraiment : nous n’avons pas de gouvernement pour l’instant. Donc notre situation dépendra du vote de l’Angleterre. »
→ Elections britanniques : May et Corbyn, des chefs de file que tout oppose
Quant aux électeurs d’ordinaire assidus, certains sont exaspérés. L’accumulation des campagnes et des promesses ainsi que la crise politique ont eu raison de Patrick McDonnell, retraité du service des Eaux.
« On ne les voit que quand ils ont besoin de nos voix. Là, c’est prospectus sur prospectus ! On vous promet la lune… et finalement rien. J’ai toujours voté mais là je suis dégoûté, je ne pense même pas me déplacer. »
Pour beaucoup de Nord-Irlandais, inquiets du financement des services publics, ce qui importe ce n’est pas le résultat, mais la reprise demain, vendredi 9 juin, des négociations pour former un gouvernement. Unionistes et nationalistes devront pour cela oublier les affrontements des dernières élections.