Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Choisissant ses mots avec soin, Jeremy Corbyn a répété à plusieurs reprises que les terroristes portaient seuls la responsabilité des attentats, avant de lancer un énorme pavé dans la mare politique britannique : « De nombreux experts voient des liens entre les guerres dans lesquelles nous sommes impliquées - comme en Libye - et le terrorisme dans notre pays. Nous devons avoir le courage d'admettre que la guerre contre le terrorisme ne fonctionne pas. »
Le chef du Labour a alors plaidé pour une approche « plus intelligente » dans la lutte contre le terrorisme afin de minimiser plutôt qu'accroître la menace qui pèse sur le pays et promis de mettre fin à l'austérité prônée par les conservateurs en dégageant des moyens pour la police et les services de secours. « L'austérité doit s'arrêter à l'entrée des services d'urgences et à la porte des commissariats, a-t-il affirmé. Nous ne pouvons pas être protégés et soignés au rabais. »
Un message qualifié d' « opportuniste » voire d'« écœurant » par ses opposants politiques. Mais il est possible que Jeremy Corbyn ait profité d'une remontée spectaculaire de son parti dans les sondages pour mettre en avant des convictions de longue date.