La police de Manchester, indique notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix, confirme enquêter désormais sur un réseau terroriste et précise que les arrestations de huit hommes ces derniers jours sont « significatives », tout comme les raids à différentes adresses de la ville qui ont permis de mettre la main sur des objets « très importants » pour l’enquête.
Les informations-clés pour la police sont de déterminer qui a fabriqué la bombe et s’il y reste d’autres composants dans une cache à Manchester qui n’auraient pas encore été retrouvés et qui pourraient être utilisés pour d’autres engins explosifs.
Par ailleurs, les services de sécurité ont à nouveau souligné que les fuites orchestrées par les renseignements américains dans la presse nuisaient gravement à l’avancement de l’enquête.
Theresa May et Donald Trump ont discuté de ce problème au sommet de l’Otan à Bruxelles. Le président américain a qualifié ces fuites de « profondément troublantes » et promis que tout serait fait pour y remédier. Et signe que les Etats-Unis sont conscients des dégâts provoqués par l’affaire sur la « relation spéciale » avec Londres, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson est désormais attendu ce vendredi au Royaume-Uni pour tenter de restaurer la confiance avec son allié britannique.
Soupçonné d'avoir fait partie d'un gang
Salman Abedi fumait du cannabis, se rendait rarement à la mosquée et buvait de l’alcool. Il est soupçonné d’avoir fait partie d’un gang auquel appartenait un de ses amis tué par une autre bande il y a deux ans Le portrait de ce terroriste de 22 ans ressemble étrangement à celui d’autres candidats à l’attentat-suicide. Paumé, facilement manipulable, il avait arrêté brutalement ses études et avait déjà été signalé à la police en raison de ses opinions.
Son père a combattu Kadhafi en Lybie au sein d’un groupe aujourd’hui proche d’al Qaeda. Il a été arrêté à Tripoli juste après l’attentat avec un autre de ses fils qui a reconnu son appartenance au groupe Etat islamique. Il aurait été informé des intentions meurtrières de son frère qui l’a appelé quinze minutes avant de faire sauter au milieu d’une foule pleine d’enfants. Les arrestations se multiplient à Manchester mais aussi à Düsseldorf d’où le jeune libyen a décollé le 18 mai alors qu’il revenait de Lybie en passant par Istanbul en Turquie.