Otan: Trump réclame de nouveau un meilleur partage des dépenses

Le président américain Donald Trump à appelé jeudi à Bruxelles l'Otan à se concentrer sur le terrorisme et « les menaces de la Russie », et renouvelé son appel au respect des engagements financiers de tous les Etats membres. 

Donald Trump a souligné que l'Alliance était un outil de « paix et de sécurité » dans le monde, mais il n'a pas, contrairement à ce qui était espéré, exprimé explicitement son attachement à l'article 5, véritable socle de l'Otan qui prévoit que les Alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure.

« L'Otan du futur doit se concentrer sur le terrorisme et l'immigration, ainsi que sur les menaces de la Russie sur les frontières est et sud de l'Otan », a-t-il déclaré lors d'un discours, pour sa première participation à un sommet de l'Otan.

Sur l'immigration en particulier, il a déclaré que « des milliers et des milliers de personnes se répandent dans nos différents pays et se dispersent, et dans de nombreux cas, nous ne savons pas qui ils sont ». « Nous devons être durs, nous devons être forts et nous devons être vigilants », a-t-il insisté.

« C'est pour ces mêmes raisons que j'ai été très, très direct avec le secrétaire Stoltenberg et les membres de l'Alliance, quand je leur ai dit (qu'ils) devaient enfin payer leur part et respecter leurs obligations financières », a-t-il poursuivi, regrettant que « 23 des 28 nations membres ne payent toujours pas ce qu'elles devraient payer ». « C'est injuste envers les contribuables américains », a-t-il accusé.

Donald Trump souhaite que les Alliés, qui doivent selon lui « d'énormes sommes d'argent », atteignent l'objectif, fixé en 2014, d'un budget défense équivalant à 2% du produit intérieur brut d'ici 2024.

« 2% est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d'aujourd'hui », a insisté le président américain, soulignant qu'« au cours des huit dernières années », les Etats-Unis avaient « dépensé plus pour leur défense que tous les autres pays de l'Otan réunis ».

Il a également exhorté ses homologues de l'Otan à respecter « un moment de silence pour les victimes et les familles de l'attaque sauvage » de Manchester, qui a fait 22 morts et des dizaines de blessés lundi soir à la fin d'un concert pop.

Peu avant lui, la chancelière allemande Angela Merkel avait pris la parole. « Les sociétés ouvertes, construites sur des valeurs communes sont couronnées de succès », pas « l'isolement et les murs », a-t-elle plaidé.


Analyse

Pour Jorge Benitez, spécialiste de l'Otan et membre de l'Antlantic Council, un think tank basé à Washington, la réunion de l'Alliance atlantique de ce jeudi a été un échec pour le président américain Donald Trump : « Il est arrivé en demandant des augmentations tangibles des dépenses de nos alliés pour qu'ils atteignent l'objectif des 2% de leurs PIB. Et il repart les mains vides. Tout ce qu'il a obtenu sont des promesses qui ne seront pas différentes des promesses du passé. En revanche pour l'Otan la priorité était d'effacer les doutes et l'incertitude suscités par les commentaires acerbes faits par Trump durant la campagne présidentielle. Mais son attitude lors du sommet, comme parler d'argent durant l'inauguration du mémorial du 11-Septembre, était vraiment de mauvais goût et a d'emblée réintroduit un ton très négatif. Les doutes concernant la position de Donald Trump envers l'Otan n'ont fait qu'empirer. Il n'a pas su profiter de cette occasion pour rassurer ses alliés. Il aurait dû envoyer le message clair que son administration allait soutenir l'article 5 du traité de l'Otan. Il ne l'a même pas mentionné ! C'était une grave erreur ! Du coup les vainqueurs de ce sommet son Poutine et la Russie qui tireront profit de cette incertitude, de cette idée que les Etats-Unis pourraient ne plus être un allié fiable. Cela affaiblit les Etats-Unis, nos alliés, l'Otan, et cela ne fait qu'aider la Russie. »

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