Dans l'entourage du nouveau chef de l'Etat français, l’« importance des relations » entre Paris et Berlin pour la relance du projet européen est largement soulignée. « Il y a un souhait de travail conjoint sur quelques priorités : sécurité, économie et investissements, et la protection sociale avec la lutte contre le dumping, ainsi que le sujet des travailleurs détachés », dit-on du côté du nouveau président français.
Pourtant, sur les réformes de la zone euro en particulier, les points de vue entre Paris et Berlin divergent sur certains points. « Emmanuel Macron estime que la zone euro a besoin d’une gouvernance politique économique accrue, qui passe par la création d’un poste de ministre des Finances de la zone euro, d’un Parlement pour la zone euro, d’un plan d’investissements, jusqu’à l’instauration des eurobonds pour mieux partager le fardeau de la dette entre les pays européens, membres de la zone euro, explique Hans Stark, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Sur ces différents points, Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, a donné déjà le signe qu’il était favorable à un Parlement de la zone euro. En revanche, un budget pour la zone euro, ça va se discuter. Là, je pense que l’Allemagne va peut-être hésiter davantage. Car la question pour l’Allemagne est de savoir quelle est la part de la contribution des Etats membres de la zone euro à ce budget. Puis, comment on va articuler ce budget de la zone euro avec le budget de l’Union européenne tout court. Enfin, la position allemande vis-à-vis des eurobonds est depuis longtemps très négative. »
Lundi 15 mai, Emmanuel Macron et Angela Merkel auront l’occasion d’aborder ces propositions de réforme. Les deux dirigeants devraient d'abord avoir un entretien, puis tenir une conférence de presse commune avant un dîner officiel.