De notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Depuis le début de l'intervention russe en Syrie en octobre 2015, la Russie donne l'impression d'avoir évincé les Etats-Unis et d’être maître du jeu. Tout juste a-t-elle fait appel aux Turcs pour faire pression sur la rébellion et aux Iraniens pour faciliter le dialogue avec Damas.
Mais depuis quelques temps, Vladimir Poutine ne cesse de faire des appels du pied aux États-Unis. Lors de sa dernière rencontre avec le président turc, le chef du Kremlin a déclaré publiquement que « sans la participation des Américains, il n'y aura pas de solution efficace en Syrie » .
Moscou mise beaucoup sur les zones de désescalade
Car Vladimir Poutine souhaite imposer une solution politique. Et la manifestation brutale et inattendue du retour américain en Syrie, lors de l'intervention de l'aviation américaine le 7 avril dernier, pourrait bien servir les objectifs de Moscou. Une façon efficace de rappeler Téhéran et Damas à la réalité, et à la nécessite d'accepter des concessions. Pour commencer, Vladimir Poutine souhaite le succès des nouvelles zones de sécurité et que l'aviation de la coalition n'y intervienne pas. Il est donc obligé de prendre langue avec Washington.