Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne.
« La tonalité était pragmatique, mais sans confrontation », a jugé le journal Kommerçant. Cette analyse résume assez bien la façon dont les Russes voient la première visite de Rex Tillerson à Moscou. Signe des tensions, la rencontre avec Vladimir Poutine a été décidée au dernier moment, et la presse en a été exclue, mais elle a tout de même eu lieu.
La Syrie a été au centre des discussions. Les positions ne se sont pas rapprochées mais « les deux parties ont décidé d'entamer un mouvement dans cette direction ». La diplomatie russe a apprécié que Rex Tillerson ne prononce pas le mot « sanction ». « En homme d'affaires avisé », le secrétaire d'Etat n'a utilisé « ni menace, ni ultimatum ».
Les Russes ont vu que les Américains étaient prêts à soutenir l'idée d'une enquête sur les armes chimiques en Syrie ; et la Russie, en contrepartie, est prête à reprendre la coopération militaire. Sergueï Lavrov a maintenu ses accusations d'ambiguïté sur la lutte des Américains contre le terrorisme. Rex Tillerson a réaffirmé la volonté américaine du départ d'Assad, mais il compte sur les Russes pour le lui faire comprendre.
Le dernier mot de la conférence de presse est revenu à Sergueï Lavrov : « On peut venir à bout du terrorisme sans toucher au régime, mais si on renverse le régime, on favorise Daesh ». Rex Tillerson n'a pas répliqué.
Le ministre russe des Affaires étrangères reçoit, ce jeudi après-midi 13 avril, son homologue syrien Walid Mouallem.