Hongrie: satire et dérision, armes ultimes des opposants à Viktor Orban

Plusieurs milliers de Budapestois ont défilé dans la capitale hongroise samedi 22 avril. Un défilé plein d'humour et d'ironie organisé par le parti satirique hongrois Le chien à deux queues. Une marche «contre les libertés», pour dénoncer la dérive autoritaire du chef du gouvernement Viktor Orban, son alliance avec Vladimir Poutine et ses lois copiées sur le modèle russe qui ciblent les ONG et une université étrangère. Votée le 4 avril dernier, elle vise à interdire cette université fondée à Budapest par le milliardaire américano-hongrois George Soros.

Avec notre correspondante à Budapest,  Florence Labruyère

De vieilles chansons communistes et des affiches décorées de l'étoile rouge qui clament « Vive Moscou ! ». C'est une parodie de défilé communiste qui a eu lieu dans les rues de Budapest samedi.

Zsolt a 22 ans, il est étudiant en biologie. Parmi tous les slogans, il y en a un qu'il préfère : « Démagogie, on veut de la dé-ma-go-gie ! Et puis j'aime beaucoup celui qu'on entend là : Vive Viktor, vive le parti ! En fait, le Fidesz est devenu un parti communiste ! Et c'est de ça qu'on se moque », explique-t-il.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a transformé les médias publics en une machine de propagande. Il a bâillonné la Cour constitutionnelle et s'attaque aujourd'hui aux associations de défense des droits de l'homme. Bref, il copie Vladimir Poutine, dénonce Gergely Kovats, président du parti satirique Le chien à deux queues qui a organisé le défilé. « Notre gouvernement se comporte comme si on était en Russie ! Je ne comprends pas pourquoi. C'est peut-être à cause de l'argent, rit-il. Vous savez, nous aussi, on a reçu beaucoup d'argent de Poutine pour notre manif ! »

C'est une loi visant à interdire une université qui a jeté les Hongrois dans la rue il y a trois semaines. Depuis, les manifestations se succèdent. Des marches pacifiques, pleines d'humour et de dérision.

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