Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Depuis 2009, lorsqu’a éclaté le scandale Gurtel, une affaire de pots-de-vin touchant le Parti Populaire, Mariano Rajoy a toujours adopté la même stratégie, répondre de façon évasive, donner l’impression que son parti n’est pas concerné tout en précisant que c’est un complot des socialistes.
Récemment reconduit comme chef du gouvernement, le leader conservateur se voit toutefois atteint de plein fouet. Appelé comme témoin devant les juges, il perd de sa légitimité, affirment tous les observateurs. La crispation politique va inévitablement augmenter, et alors qu’il gouverne en minorité, il aura désormais beaucoup de mal à sceller des accords parlementaires, fondamentaux pour pouvoir voter le budget annuel.
En somme, même si la situation économique est plutôt bonne, Mariano Rajoy est dos au mur. Bien conscient qu’avec ce stigmate de la corruption qui lui colle à la peau, il risquerait, s’il convoquait des élections anticipées, de le payer très cher dans les urnes.