Avec notre envoyée spéciale à Istanbul, Murielle Paradon
C’est le 4e meeting de la journée pour Recep Tayyip Erdogan. Et le dernier d’une intense campagne. L’homme fort de la Turquie arrive en hélicoptère dans le quartier de Sariyer, au bord du Bosphore.
Il est visiblement fatigué, mais en bon tribun il harangue la foule durant une heure. « Je compte sur vous pour aller voter », dit-il. « Evet », « oui », répondent les centaines de militants réunis sur une petite place.
Erdogan défend sa réforme de la Constitution renforçant les pouvoirs présidentiels. Il plaide pour la stabilité et la sécurité, revenant longuement sur le putsch manqué de l’an dernier.
Il s’en prend aussi à l’Europe. « Un oui fort au référendum sera une leçon donnée à l’occident » dit-il. La foule applaudit. Les récentes tensions avec les Européens ont ravivés les sentiments nationalistes chez les partisants d’Erdogan. Un retraité, drapeau turc à la main, apprécie le charisme de son président. « On est là pour Recep Tayyip Erdogan, c’est le leader du monde. On l’aime, pour notre pays », dit-il.
Si le oui l’emporte au référendum Erdogan pourrait régner sans partage sur la Turquie et imposer son ideologie islamo-conservatrice. C’est ce qu’attendent ces deux jeunes filles voilées : « Ca va être bien pour le monde musulman. La charia va être instaurée ! »
Erdogan termine son ultime discours de campagne. Il ne s’est interrompu que quelques minutes pour respecter l’appel à la prière.