Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Le président Petro Porochenko a exulté dès qu'il a reçu la nouvelle du vote au Parlement européen. Il avait fait de la libéralisation du régime des visas un des marqueurs de ses efforts de réformes depuis la révolution de 2014. C'est une victoire personnelle.
En Ukraine, médias et réseaux sociaux ont aussi accueilli la nouvelle avec enthousiasme, comme Ioulia Biletskaya : « C'est un grand progrès pour l'Ukraine », s'est réjouie cette jeune habitante de Kiev.
En filigrane pointe la satisfaction que l'Union européenne tende la main à l'Ukraine, en se montrant plus accueillante avec ses citoyens. Ce qui n'empêche pas Ioulia Biletskaya de rester pragmatique, voire prudente. « Cela ne va pas forcément arranger les conditions de voyage. Les Ukrainiens ne doivent plus payer 35 euros pour demander un visa. Mais ils doivent toujours voyager avec tout un tas de pièces d'identité justificatives, et remplir de nombreuses conditions pour passer la frontière », nuance-t-elle.
La libéralisation du régime des visas est une bonne nouvelle, mais elle n'est pas une fin en soi. Les Ukrainiens se retrouvent toujours confrontés à une guerre meurtrière dans l'est et à une corruption endémique. Le processus de réforme est bloqué et les conditions économiques difficiles restent le premier obstacle à tout plan de voyage en Europe de l'Ouest, avec ou sans visa.