Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
La somme équivaut à la moitié de la dette publique italienne, laquelle représente un peu plus de 132 % du Produit intérieur brut. Selon Equitalia, nom de l'agence chargée du recouvrement des impôts et diverses taxes, récupérer tout ce trésor s'annonce comme une mission presque impossible. D'après les estimations les plus raisonnables, le fisc rentrera en possession d'environ 51 milliards d'euros. Car 328 milliards sont dus soit par des sujets et entreprises qui ont fait faillite, soit par des personnes décédées ou indigentes.
Sur les 21 millions d'Italiens, donc un sur trois, qui jouent à cache-cache avec le fisc, 10 millions ont une dette inférieure à 5000 euros et 800 000 sont redevables de plus de 100 000 euros. Autant de chiffres qui donnent le tournis, dans ce pays où le nombre de familles en situation de pauvreté a augmenté de 63 % entre 2006 et 2016. Actuellement près de cinq millions de personnes ne disposent pas de ressources suffisantes pour satisfaire leurs besoins essentiels.