Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Le porte-parole du Kremlin ne nie pas la réalité de l’utilisation d’armes dotées de gaz toxiques en Syrie, mais estime que l’on manque d’informations objectives pour en tirer des conclusions. Il s’agit pour Dimitri Peskov d’« un crime monstrueux », mais il serait incorrect de désigner dès maintenant des coupables.
Les informations dont disposent les Occidentaux ne peuvent pas être fondées sur des données ou des témoignages objectifs, ajoute-t-il, car personne n’a eu accès à la zone où s'est produite la tragédie. Il demande l’envoi sur place d’une mission d’enquête de l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Si à ses yeux, « le recours aux armes chimiques est inacceptable », il compte sur les forces armées syriennes pour faire le nécessaire afin que ces gaz toxiques ne se retrouvent pas entre les mains des terroristes.
Dimitri Peskov ironise sur les photos montrées par la représentante américaine au Conseil de sécurité : « Toutes sortes de preuves ont déjà été apportées devant le Conseil de sécurité, mais bien souvent elles sont basées sur l’émotion, sans lien avec la situation réelle. »
Et s’il s‘agit d’empêcher la mort des enfants, c’est ce à quoi la Russie travaille activement, en cherchant à éliminer les terroristes de la terre syrienne. Cette affaire est dans l’intérêt de ceux qui veulent délégitimer le pouvoir légal en Syrie, a-t-il conclu.
Un peu plus tard, Vladimir Poutine, par le biais d'un communiqué, a réagi aux accusations contre l'armée d'Assad. Il a souligné qu'il était « inacceptable de
faire des accusations infondées contre quiconque avant de
conduire une enquête minutieuse et impartiale ».