Avec notre envoyée spéciale à Saint-Pétersbourg, Muriel Pomponne
Emotion, mais aussi colère des Péterbourgeois, qui viennent se recueillir devant la station de métro de la Place Sennaïa. Tout le monde est sous le choc. Dans le calme, ils viennent déposer un œillet, allumer une bougie, où se recueillir. C’est de cette station qu’est partie la rame de métro où une bombe a été déposée et qui a explosé avant d’atteindre la station suivante.
Le conducteur du métro a réussi à mener la rame jusqu’à la station, ce qui a permis d’évacuer assez rapidement les victimes. En fin d’après-midi, des ambulances étaient encore visibles dans le quartier, mais tous les blessés avaient été transportés dans les hôpitaux.
Poutine sur les lieux de l'explosion
C’est là, à la station Technologuitcheskii Institut, que Vladimir Poutine est venu déposer des roses, en fin de soirée. Le président russe n’a pas dit un mot. Il avait rencontré peu avant les responsables de la sécurité et des services d’urgence dans les locaux du FSB.
Les autorités refusent encore d’affirmer qu’il s’agit d’un attentat, mais une enquête a été ouverte pour « acte terroriste ». Le porte-parole du Kremlin parle d’une explosion, présentant « tous les signes d’un attentat ». D’après les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’une bombe artisanale, placée au milieu d’une voiture du métro, et non pas actionnée par un kamikaze.
Les autorités ont annoncé qu’un autre engin avait été désamorcé dans une autre station de métro. Il était caché dans un extincteur. Des ordres ont été donnés pour renforcer les mesures de sécurité dans les transports en commun. Le trafic du métro a repris en fin d’après-midi. Lundi soir, seule la ligne touchée était encore fermée.
Trois jours de deuil
L'attentat s'est déroulé dans un quartier très fréquenté à une heure de grande affluence. Nous sommes dans le quartier historique, central, le quartier touristique.
Trois jours de deuil ont été décrétés à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie.
Lundi soir, le président américain Donald Trump a assuré Vladimir Poutine de son « soutien total ». Dans la journée, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, avait envoyé ses condoléances à « tous les Russes, en particulier ceux qui ont perdu leurs proches ». Le président français François Hollande avait lui exprimé « sa solidarité avec le peuple russe », tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a fait part de son « effroi » face à cet « acte barbare ».
→(Re)lire: Russie: une explosion meurtrière dans le métro de Saint-Pétersbourg