Avec notre correspondant à Sofia, Damian Vodénitcharov
Le Parti socialiste (PSB) et le parti de centre-droit GERB de l'ex-Premier ministre Boïko Borissov n'avaient que 3% de différence d'après le dernier sondage avant les législatives. Quiconque remporte les législatives devra former des alliances avec le parti ethnique turc ou avec la coalition nationaliste pour former une majorité. Tous ces partis ont déjà pu faire front commun contre la présence de la Turquie au cours de la campagne électorale.
Le dénominateur commun pourrait donc être la ligne nationaliste et pro-Russe, qui sont souvent liés, explique Anna Krasteva, professeure de sciences politiques : « La Russie est très présente dans le discours des partis nationalistes. Je dirais que c'est pareil chez les nationalistes et le PS. Mais ce n'est pas vraiment étrange ou propre aux partis bulgares. Les formations nationalistes en Europe, que ce soit Marine Le Pen ou d'autres, sont fortement soutenues par la Russie ».
C'est surtout la création d'un nouveau parti ouvertement pro-Turc (Dost), ainsi que le vote contrôlé des expatriés bulgares en Turquie qui inquiètent les experts. Jusque-là, la présence de Washington, de Berlin ou de Moscou était beaucoup plus subtile, explique le sociologue Kantcho Stoïtchev : « Ce soutien ne dépasse jamais les limites de ce qui est permis. Ce que fait la Turquie d’Erdogan n’est ni réglementé ni légal, il n’y aucun doute là-dessus. L’objectif est de gagner de l’influence à travers un parti et de créer des divisions et des tensions ethniques ».
Sur le fond des tensions géopolitiques, aucun parti, de droite ou de gauche, n’a remis en question l’appartenance à l’Union européenne.