Attentat de Londres: faut-il armer les bobbies?

Le débat a ressurgi au Royaume-Uni après l'attentat meurtrier du mercredi 22 mars qui a coûté la vie, notamment, à un policier devant le Parlement. Faut-il que la police britannique soit davantage armée pour faire face à la menace terroriste ? Aujourd'hui, un grand nombre de policiers au Royaume-Uni ne portent pas d'armes. Cette tradition britannique pourrait-elle être remise en cause après les événements récents ? Le débat fait rage depuis l'attaque de Westminster.

Avec notre envoyé spécial à Londres,  Daniel Vallot

Il a souhaité rendre hommage à Keith Palmer, le policier de 48 ans tué mercredi devant le Parlement britannique. Cet habitant de Londres ne comprend toujours pas, trois jours après l'attentat, comment un policier pouvait se retrouver en faction devant le Parlement britannique, sans arme pour se défendre.

« Une agression au couteau, c'est très rapide, mais il aurait pu s'en tirer s'il en avait eu les moyens. Il aurait dû avoir quelque chose pour se défendre car il se trouvait sur un site où il y avait un risque d'attentat. Dans ce genre d'endroit, il devrait y avoir davantage d'officiers en armes », estime-t-il.

Depuis l'attentat, de nombreuses voix s'élèvent pour demander que des armes soient confiées à tous les policiers se trouvant sur des sites pouvant servir de cible aux terroristes. Mais la mesure ne fait pas l'unanimité au Royaume-Uni.

« Porter des armes, cela ne fait pas partie de la culture britannique, explique ce retraité venu lui aussi rendre hommage aux victimes de l'attentat. L'image du policier en Angleterre est une image positive, amicale et c'est très important pour nous. Je pense que le gouvernement va examiner tout cela avec beaucoup de soin. Mais j'espère que la réaction sera mesurée et non pas excessive. »

Selon les autorités, le nombre de policiers armés a quasiment été doublé dans les rues de la capitale, depuis l'attentat de mercredi. Pourtant, autour de Westminster, la présence policière reste discrète et plusieurs policiers vêtus de chasubles jaunes continuent de faire la ronde devant le bâtiment sans autre équipement qu'une matraque télescopique et une simple paire de menottes.


■ Où en est l'enquête ?

La police britannique a procédé à deux nouvelles arrestations dans l'enquête sur l'attaque de mercredi. Sur les onze personnes arrêtées dans les premières heures de l'enquête, seules deux sont encore en garde à vue. Deux hommes arrêtés à Birmingham. Deux femmes ont été relâchées mais restent sous surveillance.

Les enquêteurs ignorent toujours si l'agresseur, tué par les forces de l'ordre, a bénéficié de complicités. Mark Rowley, le chef des services antiterroristes de la police londonienne, a déclaré que les enquêteurs tentaient de déterminer si l’assaillant était en contact avec d'éventuels commanditaires. Aucun renseignement antérieur n'évoquait une possible intention de monter une attaque terroriste.

L'enquête se concentre également sur les motivations du tueur et sur la préparation de l'attentat.

La police a publié la photo de l’auteur de l’attaque pour faire avancer l'enquête. L'image en gros plan de son visage a été diffusée jeudi dans l'après-midi. La photo est accompagnée d'un appel invitant ceux qui le connaissaient à se rapprocher de la police.

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