Avec notre envoyée spéciale à Rotterdam, Domitille Piron
A la mosquée Essalam de Rotterdam, la prière du vendredi a pris un tournant politique. L’imam Azzedine Karrat a appelé ses fidèles à voter : « Nous devons protéger nos droits et nos libertés dans notre société et il faut saisir cette chance le 15 mars pour parler de l’islam et dire aux gens, aux candidats, aux partis politiques : nous, les musulmans, nous sommes ici, nous faisons partie de cette société et vous devez nous accepter. »
Le débat était donc organisé par plusieurs associations musulmanes et pour introduire la soirée, le maire de Rotterdam était invité. Ahmed Aboutaleb est lui-même musulman. « Le climat maintenant en Europe et aux Pays-Bas lorsque l'on parle de l’islam n’est pas magnifique. Les musulmans ne sont pas des victimes de ce débat, ce sont des acteurs, donc ils ont un rôle à jouer », estime-t-il.
Marianne Vorthoren, la directrice de l’association Spior, avait donc invité huit candidats pour débattre de l’islam, mais aussi des valeurs du pays et de l’identité de la société : « Malheureusement les partis politiques qui sont les plus critiques envers l’islam ont refusé notre invitation. »
L’un des candidats conservateurs du Parti pour les Pays-Bas a effectivement annulé sa participation à cette soirée. Quant à Geert Wilders, du parti d’extrême droite, il a expliqué qu’en « aucune manière » il ne participerait à un tel débat.
→ (Re) écouter : Pays-Bas: les derniers jours de la campagne des législatives (Bonjour l'Europe)