L’avion du chef de la diplomatie turque empêché d’atterrir aux Pays-Bas

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait déclaré, samedi, son intention de se rendre aux Pays-Bas et mis en garde contre de « lourdes sanctions » si les autorités néerlandaises le lui interdisaient. Mais à la mi-journée, les autorités néerlandaises ont effectivement interdit à son avion d'atterrir.

Le ton monte entre les Pays-Bas et la Turquie. « Je vais à Rotterdam aujourd'hui » avait déclaré M. Cavusoglu à la chaîne de télévision CNN-Turk ce samedi 11 mars au matin. La  menace de « lourdes sanctions » n'a pas du tout plu au gouvernement néerlandais qui a décidé d'interdire l'atterrissage du vol du ministre turc des Affaires étrangères. « Les autorités turques ont menacé publiquement de sanctions. Cela rend impossible la recherche d'une solution raisonnable », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Du coup, le président Recep Tayyip Erdogan a menacé de riposter à cette interdiction :
« Ce sont les vestiges du nazisme, ce sont des fascistes », a déclaré le président turc lors d'un rassemblement à Istanbul. « Vous pouvez interdire à notre ministre des Affaires étrangères de voler, mais à partir de maintenant voyons comment vos vols vont atterrir en Turquie », a-t-il encore menacé. A la mi-journée, Ankara a convoqué le chargé d'affaires néerlandais.

« Nous ne coopérerons pas »

Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, avait annoncé, dès mercredi, que le rassemblement était annulé, indiquant que le gérant de la salle où devait avoir lieu l'événement n'était plus disponible.

Et jeudi, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, avait fait savoir l'opposition de son gouvernement à la venue de son homologue turc. « Nous ne participerons pas à la visite d'un responsable gouvernemental turc qui veut mener une campagne politique pour le référendum. Par conséquent, nous ne coopérerons pas. Aucun des moyens habituels fournis pour une visite ministérielle ne seront accordés », avait-il déclaré.

« Les Pays-Bas assument la responsabilité de l'ordre public et la sécurité des citoyens néerlandais, personne d'autre. Les Pays-Bas ne veulent pas par conséquent que cette [visite] ait lieu », avait souligné le chef de la diplomatie néerlandaise.

« Si les tensions augmentent à cause de ma visite, laissez-les augmenter », a rétorqué Mevlut Cavusoglu samedi. « Quel mal ma visite peut-elle causer ? », a-t-il demandé.

Visites annulées

Les relations entre Berlin et Ankara se sont fortement tendues ces derniers jours après l'annulation par plusieurs villes allemandes de rassemblements visant à promouvoir une réforme renforçant les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan, soumise à référendum le 16 avril en Turquie.

La Suisse et l'Autriche ont à leur tour interdit vendredi la tenue sur leur sol de meetings électoraux en présence de membres du parti AKP au pouvoir en Turquie.

(avec AFP)

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