Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Une mesure « fasciste », selon le ministre turc de la Justice ; l’Allemagne ouvre sa porte aux « terroristes » du PKK mais pas aux représentants du peuple turc, selon le ministre des Affaires étrangères. L’ambassadeur allemand à Ankara a été convoqué au ministère pour s’expliquer jeudi 2 mars 2017, dans la soirée.
Irritation
La tempête diplomatique entre la Turquie et l’Allemagne n’est pas nouvelle mais le refus allemand d’autoriser ces rassemblements politiques irrite encore davantage Ankara. Le pouvoir turc compte beaucoup, pour sa campagne référendaire, sur le vote des Turcs de l’étranger : 5% du corps électoral turc est composé d’expatriés. Et ces expatriés sont notamment et majoritairement basés en Allemagne : 1 500 000 électeurs turcs y sont inscrits et ils ont voté à 60% pour le parti du président Erdogan, lors du dernier scrutin. Ce bassin d’électeurs est incontournable pour les autorités turques alors que les premiers sondages indiquent que le résultat du scrutin d’avril pourrait être beaucoup plus incertain que prévu.
Une décision des autorités municipales
Le gouvernement allemand annonce qu’il n’a rien à voir avec l’annulation de ces meetings, la décision ayant été prise par des autorités municipales.