Royaume-Uni: les premiers enseignements électoraux du Brexit sont tombés

Deux élections partielles décisives se jouaient jeudi 23 février 2017 au Royaume-Uni dans deux bastions travaillistes. A Stoke-on-Trent, où les électeurs avaient largement voté pour le Brexit et où le nouveau chef du Ukip espérait capitaliser sur ce rejet de l'UE, c'est finalement le candidat du Labour qui l'a emporté et qui maintient sa position de force dans l'un de ses bastions historiques. En revanche, le Parti travailliste a perdu une élection-test similaire à Copeland, dans le nord-ouest, face au candidat conservateur.

Avec notre correspondante à Londres,  Muriel Delcroix

L'échec du Ukip à tirer parti du fort sentiment pro-Brexit dans une ancienne région industrielle, malgré les importants moyens mis en œuvre par le candidat et chef de file du parti Paul Nuttall, soulève des interrogations sur la raison d'être de cette formation.

Le Ukip militait pour sortir le Royaume-Uni de l'UE, c'est chose faite. Et si sa stratégie de devenir le nouveau « parti du peuple » échoue, et qu'il ne réussit qu'à avoir un seul député au Parlement, à quoi sert-il désormais, puisque c'est le Parti conservateur et la Première ministre Theresa May qui gèrent le Brexit ?

Les conservateurs ont d'ailleurs réussi une prouesse lors de l'autre élection partielle à Copeland, puisque cette fois-ci, ils ont clairement battu le Labour. La défaite est humiliante pour les travaillistes, dans cette circonscription rurale qu'ils contrôlaient depuis 80 ans.

D'autant qu'avec cette victoire, les conservateurs sont le premier parti au pouvoir à remporter une élection partielle depuis 1982. Beaucoup d'emplois dans la région dépendent de la centrale nucléaire de Sellafield, et le positionnement anti-nucléaire très marqué de Jeremy Corbyn a refroidi l'électorat travailliste.

La perte du siège de Copeland ne va donc pas manquer de mettre à nouveau la pression sur le chef de file des travaillistes, qui reste très contesté au sein de son parti. On lui reproche son incapacité à la fois à plaire aux électeurs du centre mais aussi à retrouver la confiance de l'électorat travailliste traditionnel.

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