Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Idlar Dadin était le premier à avoir été condamné en vertu d’une loi qui criminalise la violation de l’interdiction de manifester sans autorisation. En Russie, les participants à un rassemblement pacifique sans autorisation préalable sont passibles d’une amende ou de quinze jours de détention administrative.
Mais depuis 2014, les violations répétées de ces règles – plus de deux fois en six mois – sont considérées comme une infraction pénale, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. En décembre 2015 la justice a condamné Idlar Dadin à deux ans et demi de camp pour avoir manifesté quatre fois en six mois, dont une fois où il brandissait une pancarte : « Je suis Charlie ».
Au cours de son incarcération Idlar Dadin s’est plaint d’avoir été torturé. Une accusation qui n’a pas été confirmée par les médecins qui lui ont rendu visite, mais à la suite de laquelle il a été transféré dans l’Altaï, une région très éloignée de Moscou.
Récemment, la loi qui lui a été appliquée a été déclarée constitutionnelle. La décision de la Cour suprême constitue donc une surprise. La Cour a annulé la condamnation, estimant que le crime n’était pas constitué, a ordonné sa libération et sa réhabilitation. La décision n’est pas susceptible d’appel.