Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Le cessez-le-feu est à peine respecté que Moscou veut déjà parler négociations politiques, et le ministre russe des Affaires étrangères aimerait que l'ONU aille plus vite.
« Nous nous réjouissons que la rencontre d'Astana ait incité nos collègues de l'ONU à s'activer un peu et à annoncer la reprise des négociations intersyriennes à Genève, même si elles ont été repoussées du 8 février à la fin du mois [information non confirmée par l'ONU NDLR]. Pour nous, la passivité de nos collègues de l'ONU qui, depuis avril 2016, n'ont organisé aucun round de pourparlers est inacceptable. »
La Russie avancent des « propositions concrètes »
Il fustige également le groupe de Riyad, les mouvements proches de l'Arabie saoudite, absents à Astana, et absents à Moscou. Mais pour Sergueï Lavrov cela ne doit pas reporter le débat sur la Constitution. Et lorsque l'opposition estime que la Russie veut imposer son texte, comme les Américains l'ont fait en Irak, il se fâche :
« C'est une position malhonnête, car en Irak, ce sont les occupants qui ont écrit la Constitution et l'ont imposée sans aucun compromis au peuple irakien. En ce qui nous concerne nous faisons une proposition qui est soumise aux Syriens sans aucune tentative de leur imposer quoi que ce soit. Nous sommes convaincus avec l'expérience de ces cinq dernières années, que si on ne met pas des propositions concrètes sur la table, le travail ne commence pas. »
Les Kurdes de leur côté proposent une Constitution fédérale. Le PYD revient dans le jeu.