Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Les recherches continuent dans les ruines de l'hôtel Rigopiano, situé au pied du Gran Sasso dans les Abruzzes, région montagneuse hautement sismique du centre de l’Italie. Selon le maire de Farindola, la commune la plus proche (9 km), une trentaine de personnes, dont quatre enfants et 12 employés plus le propriétaire, seraient encore portées disparues.
Dix survivants ont été retrouvés sous les décombres, ont annoncé vendredi après-midi les pompiers. A la mi-journée ce vendredi, les sauveteurs avaient déjà confirmé qu'ils avaient pu localiser huit personnes vivantes dans les décombres de l'édifice, trois hommes, deux femmes et deux fillettes. Seuls quatre corps ont pu être dégagés.
Jeudi matin, deux hommes - un employé et un touriste qui étaient en dehors de la structure au moment de l'avalanche - ont pu être évacués sains et saufs par les premiers secours arrivés sur place. Mais depuis le début des recherches, quatre corps sans vie ont été retrouvés. Les recherches se sont poursuivies lentement la nuit dernière, en raison de risques d’avalanches ou d’effondrements.
Une aile s'est effondrée comme un château de cartes
Ce vendredi, 200 secouristes sont à l’œuvre. Malheureusement, l’espoir s’amenuise au fil des heures. Les équipes de secours travaillent néanmoins sans relâche, dans un scénario apocalyptique. Non seulement le bâtiment principal de l’hôtel, situé à 1 200 mètres d’altitude, a été déplacé de dix mètres par l’avalanche, mais de surcroît, les experts ont constaté qu’il a tourné sur lui-même.
Par ailleurs, une aile de l’établissement s’est effondrée telle un château de cartes, ce qui rend les recherches encore plus complexes. Pour le moment, les opérations s’effectuent encore à l’aide de moyens légers, avec des sondes, des pelles ou en creusant à main nue au milieu d’amas de neige, de roches, de troncs d’arbres et de débris.
Le Rigopiano était présenté comme une oasis de rêve
Le contexte de cette catastrophe naturelle est inédit, dans le sens où il mêle l’impact des quatre violentes secousses sismiques de mercredi, à celui de cette avalanche provoquée par ces tremblements de terre, et qui s'est révélée d’une intensité de niveau 4, soit un niveau seulement en dessous du plus élevé, selon l’échelle européenne.
Quarante-trois chambres, un appartement « bunker », un centre de bien-être de 1 200 mètres carrés, deux piscines. L’hôtel quatre étoiles Rigopiano était décrit comme une oasis de rêve. Le quotidien romain Il Messaggero parle désormais, ce vendredi, d'une « tombe de glace ».