En un an, plus de 180 000 personnes ont risqué leur vie pour atteindre les côtes italiennes, au départ de la Libye ou de l'Égypte. C'est 20% de plus qu'en 2015. Derrière ces chiffres se cache en fait une sombre réalité. Des passeurs toujours moins scrupuleux entassent désormais sur des bateaux de 8 mètres, non plus 90 personnes, ce qui était déjà beaucoup trop, mais 140 parfois 160 hommes, femmes et enfants.
Les passeurs ne se soucient plus non plus des saisons. Avant, les départs s'effectuaient entre avril et août. Cette année, les bateaux partent, même en hiver, surchargés de Nigérians surtout, d'Érythréens aussi, mais également de plus en plus d'Ivoiriens et de Guinéens.
Le passage par la Grèce en revanche s'est considérablement tari, car la Turquie depuis mars dernier reçoit des indemnités financières en échange du maintien des réfugiés sur son territoire. Un accord passé avec l'Union européenne qui a découragé des milliers de Syriens, d'Afghans et d'Irakiens. Résultat, seuls 180 000 migrants ont traversé la mer Égée ou la frontière terrestre devenue très contrôlée. C'est une baisse de 80% par rapport à 2015, année chaotique où 850 000 migrants étaient arrivés en Grèce.
Au total, Frontex estime que 503 700 personnes ont été arrêtées en tentant d'entrer illégalement en Europe par ses frontières externes.