Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le nouveau gouvernement devrait être assez calqué sur celui de Matteo Renzi. Mais avec tout de même certains éléments de discontinuité. Deux ministres sortants sont assurés d’être reconduits dans leurs fonctions : celui des Finances, Pier Carlo Padoan - une garantie essentielle pour Bruxelles -, et celui de la Culture, Dario Franceschini, un des piliers du Parti démocrate qui a été très actif.
Le ministre sortant de l’Intérieur, Angelino Alfano (à la tête de la petite formation NCD, nouveau centre droit), pourrait retrouver son portefeuille ou passer aux Affaires étrangères. Par contre, deux ministres sortants, icônes des réformes libérales que les Italiens ne digèrent pas, devraient être sacrifiés : les ministres sortants du Travail et de l’Instruction. Autre poste-clé : la Défense. Là, c’est encore l’incertitude sur le sort de la ministre sortante, la centriste Roberta Pinotti.
Le président du Conseil désigné doit faire preuve de doigté
En tous cas, Paolo Gentiloni souhaiterait présenter toute son équipe gouvernementale dès ce lundi. Le gouvernement composé par le successeur désigné de Matteo Renzi devra ensuite se soumettre à un vote de confiance, aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. En principe, pas de risque de ce côté-là. M. Gentiloni agit dans le même périmètre de majorité parlementaire que celui de son prédécesseur.
Toutefois, Paolo Gentiloni doit dès à présent exercer tous ses talents de médiateur pour contenter l'actuelle majorité parlementaire, qui s'étend du centre gauche au centre droit. Et éventuellement l’élargir à l’aile la plus à gauche du Parti démocrate, celle qui était opposée au texte de réforme constitutionnelle rejetée par 60 % des votants lors du référendum du 4 décembre, lequel a mis KO Matteo Renzi.