Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Certaines sont encore en prison, d’autres ont été libérées récemment après plusieurs années d’incarcération, car l’affaire remonte à 2008, quand la Russie est intervenue militairement en Géorgie.
A l'époque, Ekaterina voit passer un train militaire chargé de blindés qui se dirige vers le sud, vers la Géorgie. Alors elle envoie un SMS à ses proches en Géorgie, pour le leur dire. Mal lui en a pris. Quelques mois plus tard, elle est interpellée et condamnée pour espionnage à six ans de prison. A sa sortie, elle se rend en Géorgie, et son affaire devient publique. Elle affirme que d’autres femmes ont subi le même sort et cite le nom de sa camarade de cellule.
Le sort d’une autre femme a été rendu public par sa famille qui a contacté une association. Elle a été arrêtée en 2015, sept ans après les faits et condamnée à sept ans de prison. D’après un collectif d'avocats spécialisé dans les droits de l'homme, plusieurs autres femmes seraient concernées, toutes condamnées dans la région de Krasnodar, dans le sud du pays.
Les accusations de trahison et d’espionnage sont courantes en Russie notamment depuis l’annexion de la Crimée. Elles ne sont pas forcément rendues publiques, mais la rumeur engendre une crainte sans doute encore plus importante.