Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Pour l'avocate des militaires turcs qui avaient fui en Grèce après le coup d'Etat manqué, leur plus grande peur c'était d'être renvoyés en Turquie. Selon Stavroula Tomara, ils ne s'attendaient pas à ce que les juges rejettent la demande d'extradition d'Ankara pour plusieurs raisons.
D'abord, sept des huit avaient vu leur demande d'asile refusée en première instance. Ils ont fait appel. Ensuite, ils craignaient des pressions politiques, car depuis cet été, le gouvernement turc a insisté à plusieurs reprises sur leur renvoi rapide. Or la Grèce a besoin de cet allié dans la gestion de la crise migratoire.
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Ioannis Androulakis, avocat spécialisé dans les extraditions rappelle cependant que la décision du Conseil des juges de la cour d'appel n'est qu'un avis. C'est ensuite au ministère de la Justice de trancher, mais il suit généralement l'opinion des juges.
A Amnesty International, le directeur de la section grecque, Spyridon Aktypis, rappelle qu'un rapport de l'organisation internationale dénonce depuis cet été des violations des droits des personnes en Turquie. Spécifiquement dans le cas de personnes poursuivies pour avoir participé au coup d'Etat. Il cite notamment des crimes graves comme des disparitions forcées ou de la torture. Toute décision qui permet de prévenir ces violations est donc bonne selon lui.