Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
Le suspense autour de la réélection de Merkel à la tête du parti reste assez mince. Il faut dire que la CDU est un parti conservateur, assez discipliné. On n’a pas l’habitude de s’y écharper sur la scène d’un congrès.
Ce congrès devrait donc plutôt ressembler à une messe d’intronisation pour Angela Merkel, qui vient d’annoncer qu’elle sera de nouveau candidate lors des législatives de septembre 2017. Reste à savoir, et c’est tout le suspense aujourd’hui, avec quel score elle sera réélue à la tête de la CDU, qu’elle dirige depuis seize ans.
Au printemps 2000, Merkel était élue triomphalement à la tête du parti, après une affaire de caisses noires qui avait secoué son mouvement. Le congrès qui se tient aujourd’hui et demain aura d'ailleurs lieu sur le même site. A l’époque, beaucoup voyait dans l'élection d’Angela Merkel une solution provisoire. Seize ans plus tard, elle est plus incontournable que jamais au sein de la CDU, en Allemagne et au-delà.
La barre des 90 % de voix constitue sans doute un étiage à atteindre. Le 5 décembre au soir, Angela Merkel parlait d’un score honnête qu’elle attendait pour sa réélection. Mais les 97 % d’il y a deux ans paraissent inenvisageables.
Le texte de la direction modifié
Cependant, certains ont des états d’âme au sein du parti. Parmi les conservateurs dans le parti, on trouve des élus qui critiquent la politique migratoire de la chancelière ou des mesures sociétales jugées trop modernes à leurs yeux. Les milieux économiques souhaiteraient eux une politique plus libérale.
Le texte de la direction a donc été modifié hier encore pour durcir la politique migratoire par exemple, ou pour rejeter à l’avenir toute hausse d’impôts, et donc essayer de satisfaire les plus récalcitrants.
Tel ou tel intervenant exprimera sans doute un point de vue critique, mais Angela Merkel va être largement reconduite. Elle reste très populaire, il faut le dire, dans son parti comme au sein de la population avec des sondages plus positifs que dans les mois précédents ; son parti en profite également. Et la base de la CDU sait aussi qu’elle est la meilleure candidate pour pouvoir rester au pouvoir à l’automne 2017.