En moins d’un an, ils sont plus de 4 000 à avoir déposé une demande d'asile en Allemagne, deux fois plus que l’année dernière. Un nombre qui pourrait encore augmenter, car c’est dans ce pays qu’on trouve la plus importante diaspora turque en Europe.
L’Allemagne a d’ailleurs longtemps tenté de ménager Ankara, mais elle a changé de ton. Le ministère allemand des Affaires étrangères a promis d'accueillir les journalistes, scientifiques ou artistes qui « ne peuvent plus travailler en Turquie ».
Les relations entre Berlin et Ankara s’étaient déjà tendues après le vote en juin d'une résolution parlementaire condamnant le « génocide » arménien. Les Allemands ne cautionnent pas les purges qui touchent tous les secteurs de la société depuis le putsch avorté du 15 juillet en Turquie, et ils ne sont pas seuls.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté d'expression estime que les menaces sécuritaires pesant sur ce pays ne donnent pas de « carte blanche » au gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan. Le tableau qu’il a dressé à l’issue de sa visite dans ce pays est bien sombre : plus de 100 000 personnes ont été arrêtées, limogées ou suspendues.
Les médias n’ont pas été épargnés. De nombreux journalistes sont sous les verrous et des organes de presse purement et simplement fermés.
→ (Re) écouter : Turquie: des opposants politiques en garde à vue, Internet censuré (Invité de la mi-journée)