Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
L'étude de Human Rights Watch porte particulièrement sur l'année écoulée depuis les attentats du 13-Novembre à Paris. L’ONG a rencontré les autorités belges et interviewé des personnes plus ou moins brièvement interpellées dans le cadre des enquêtes terroristes.
Human Rights Watch relève 26 cas de personnes, qui n'ont pas été inculpées ensuite, mais qui auraient été victimes de comportements abusifs ou discriminants de la part de la police fédérale belge lors d'interpellations ou d'interrogatoires. Cela va de l'arrestation inutilement musclée au passage à tabac en passant par des insultes à caractère ethnique ou religieux.
L’ONG approuve en revanche certains points, comme le maintien de la délivrance d'un mandat par un juge pour les perquisitions. « La Belgique a pris une bonne décision en ne déclarant pas d’état d’urgence, salue Nadim Houry, directeur adjoint chez Human Rights Watch. Toutes les opérations policières restent donc sous le contrôle judiciaire. Il faut qu’il y ait un rôle du procureur, d’un magistrat, et c’est très important. »
L'ONG émet une série de recommandations envers les autorités belges, notamment garantir l'indépendance de la police des polices, mettre fin à l'isolement de longue durée pour les prisonniers ou établir une institution indépendante nationale pour les droits de l'homme. Human Rights Watch demande aussi des enquêtes sur les allégations de violence par les forces de police et une meilleure formation des forces de l'ordre.
L'ONG craint que les pratiques révélées par son rapport permettent à des organisations telles que Daech d'atteindre leur objectif en provoquant une rupture entre la société belge et ceux qui pourraient devenir des recrues pour le terrorisme.