Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
« C'est une nouvelle étape du coup d'Etat civil mené par le gouvernement et par le palais présidentiel », selon Selahattin Demirtas, le coprésident du parti, inculpé et emprisonné, qui a livré ce message par l'intermédiaire de son avocat.
La direction du HDP a de son côté émis un communiqué pour évoquer « une journée sombre qui marque la fin de la démocratie en Turquie », tandis que le chef de l'opposition kémaliste du CHP parle d'une « dérive qui mène le pays dans la mauvaise direction ».
« Erdogan veut être le califat de la région »
Contacté par RFI, le représentant du HDP en Europe Eyyup Doru dénonce une « politique raciste » et demande à la communauté internationale d'intervenir. « En Turquie, on ne peut plus parler de justice indépendante », dit-il. Pour lui, la justice et la police sont « totalement soumises à Erdogan, qui essaye d'empêcher toutes les forces démocratiques de tenir des lignes politiques contraires à la sienne. Erdogan veut être le califat de la région. »
Après les purges dans l'armée, dans la fonction publique, ce sont désormais les institutions politiques du pays qui sont ébranlées. Et au sein de la société turque, déjà totalement polarisée, les tensions s'expriment : samedi 5 novembre, une grande manifestation de soutien aux dirigeants du HDP doit se tenir, sous haute tension, à Istanbul.