Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Bien sûr, Angela Merkel a toute confiance en Günther Öttinger, un commissaire remarquablement qualifié. Les propos du porte-parole de la chancelière lundi 31 octobre sont à double tranchant. On les a souvent entendus à propos de responsables qui ont démissionné peu après. Quand Angela Merkel assure un homme politique attaqué de sa confiance, les journalistes sont souvent hilares.
Les réactions en Allemagne sont, elles, des plus sérieuses. Le commissaire allemand au numérique qui doit être promu et s'occuper à l'avenir du budget est critiqué de toutes parts. Si les conservateurs préfèrent ne pas commenter les sorties politiquement peu correctes du chrétien-démocrate Öttinger, la secrétaire générale du SPD estime que quelqu'un qui répand des idées racistes et homophobes se disqualifie pour les plus hautes fonctions politiques. L'opposition n'est pas plus tendre.
L'intéressé a tenté de réduire l'importance de ses déclarations sur les Chinois, les Wallons ou encore le mariage pour tous, évoquant des expressions familières qui ne se voulaient pas irrespectueuses. Il n'a pas vraiment convaincu. Günther Öttinger, qu'Angela Merkel avait imposé à Bruxelles, n'en est pas à sa première sortie malheureuse. Lorsqu'il dirigeait le Bade-Wurtemberg, il avait évoqué, lors de la mort d'un de ses prédécesseurs ayant condamné des déserteurs à mort, un « résistant anti-nazi ».