Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Enfant déjà, elle était une star salafiste. Des vidéos la montrent à sept ans, un voile sur la tête, en train de réciter le Coran. Cette fille d'un Allemand converti à l'islam et d'une Marocaine très croyante grandit dans les milieux salafistes où elle rencontre ceux qui vont contribuer à sa radicalisation.
C'est en novembre 2015 qu'elle aurait fait allégeance à l'organisation Etat islamique. Elle se félicite des attentats de Paris. En janvier dernier, elle prend l'avion pour la Turquie afin de gagner la Syrie et le jihad comme son frère. Elle est arrêtée à Istanbul ; sa mère la ramène en Allemagne.
C'est en février qu'elle attaque des policiers à la gare de Hanovre. Un policier est gravement blessé à la gorge avec un couteau. Une opération commanditée par l'organisation Etat islamique d'après les enquêteurs, même si l'EI ne l'a pas revendiquée.
Lors de la première audience ce jeudi, elle s'est présentée vêtue d'un foulard beige et répondu d'une voix assurée au juge qu'il pouvait la tutoyer et l'appeler par son prénom. Pour protéger l'adolescente de 16 ans, le procès se tient à huis clos. Elle risque dix ans de prison pour tentative de meurtre et soutien à une organisation terroriste étrangère.
Les cas d'adolescents séduits par l'islamisme radical augmentent. Dorénavant, les services de renseignement peuvent surveiller des jeunes dès l'âge de 14 ans au lieu de 16.