Comme l'a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse, une cinquantaine de jeunes migrants restés à proximité de la « jungle » dans la nuit de jeudi à vendredi ont quitté les lieux, ce vendredi à la mi-journée, dans un car affrété, en présence du sous-préfet Vincent Berton. De 50 à 70 autres jeunes du même groupe, et qui se déclaraient presque tous mineurs, devaient embarquer à leur tour dans la foulée, en direction d'un Centre d'accueil et d'orientation (CAO) dédié.
Parmi eux : beaucoup de Soudanais, des mineurs isolés, de jeunes migrants oubliés pendant le démantèlement du bidonville, et qui ont continué de errer dans les rues de la ville après la fin de l'opération. Que vont-ils devenir ? Toujours le même espoir chez eux : gagner le Royaume-Uni. Les autorités britanniques s'étaient en effet engagées à accueillir sur leur sol tous les mineurs disposant d'attaches familiales dans le pays. Mais voilà, les Britanniques ont été accusés côté français de traîner les pieds.
Amber Rudd, la ministre britannique de l'Intérieur, s'en défend : « Nous accueillerons le plus vite possible tous ceux qui remplissent les conditions », a-t-elle dit. Et d'ajouter qu'il revenait à la France de s'occuper des autres, et qu'il fallait qu'ils soient « correctement protégés ». Cette dernière remarque a particulièrement déplu aux autorités françaises, qui ont répondu en exprimant leur surprise, chiffres à l'appui. Les Français ont rappelé que 1 500 mineurs isolés avaient officiellement été pris en charge dans des centres français, contre 300 côté britannique.
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