Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
L’objectif de Nadia Savtchenko était d’attirer l’attention sur le sort de Mykola Karpiouk et Stanislav Klykh. Les deux hommes ont été condamnés en mai dernier à 20 ans de prison pour avoir participé à la première guerre de Tchétchénie dans les rangs des rebelles. La condamnation a été confirmée en appel.
Mais la présence de Nadia Savtchenko, en chemise traditionnelle ukrainienne dans la salle de la Cour suprême n’est pas passée inaperçue. Au point que le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a dû expliquer à la presse que toutes les procédures juridiques à l’égard de Savtchenko étaient terminées, que l’entrée en Russie ne lui était pas interdite et que le Kremlin n’avait donc aucune raison de réagir.
En réalité, selon son avocat Illia Novikov, la voiture de Nadia Savtchenko a été arrêtée à la frontière entre la Biélorussie et la Russie. Elle a donc fait demi-tour jusqu’à Minsk, où elle a pris l’avion. Cette fois, elle a pu entrer en Russie. Nadia Savtchenko ne s’est pas exprimée devant la presse, mais elle a eu une courte conversation avec les deux accusés par vidéo-conférence. « Je sais à quel point c'est important de voir un Ukrainien dans la salle d'audience, d'entendre sa langue natale » a-t-elle déclaré. Et elle n'a pas manqué de crier « Gloire à l'Ukraine ! »